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The Night Stalker




Ricardo « Richard » Muñoz Ramírez (né à El Paso, Texas, 29 février 1960 et mort le 07 juin 2013) est un tueur en série américain ayant sévi à Los Angeles et San Francisco en 1985. Il a été condamné à la peine de mort pour avoir commis 11 viols et 13 meurtres.


Issu d'une famille pauvre et catholique,son père était un clandestin qui travaillait pour la société des chemins de fer, marié à Mercedes. Ensemble, ils eurent sept enfants, Richard était le plus jeune.

Mercedes Ramirez, tenta d’élever ses enfants de son mieux et de les guider afin qu’ils suivent "voie de Dieu". Elle y parvint avec tous sauf Richard. Il redoubla plusieurs classes, passant plus de temps sur les jeux vidéos d’arcade qu’à l’école, il ne s'intéressait pas aux études.

Dès son plus jeune âge, il était connu pour diverses vols à l'étalage et cambriolages. Plusieurs fois condamnés à des travaux d'intérêt généraux il as fini en institut de redressement.

Ses principaux centres d'intérêts étaient les arts martiaux, la marijuana et le heavy metal.


Selon un ami, il adorait Black Sabbath et Judas Priest. Peu à peu, il se tourna vers les sciences occultes. Intéressé par le satanisme, la magie noire, les démons et les dragons, sa mère l’envoya au catéchisme, essayant de le faire devenir "bon chrétien". Après le catéchisme, il allait à la bibliothèque pour lire des ouvrages sur Satan et les anges déchus : les personnages que son professeur critiquait pour louer Jésus et ses Apôtres.



Mais le fond du problème vient peut-être de Mike, son cousin, qui lui ouvrit les portes d'un univers qui ne pourrait plus jamais refermer et qui allait bouleverser toutes ses représentations.

Durant son enfance, Richard Ramirez voyait en son cousin Miguel surnommé ''Mike'' par les enfants de Ledo Road, une sorte de modèle. Doté d'une carrure imposante, Mike était respecté et il était considéré comme une vraie terreur.

A 18 ans, Mike fut envoyé au Vietnam. Ce conflit allait faire de lui un vrai chien de guerre, un tueur impitoyable. Faisant partie des bérets verts, il reçut quatre médailles pour ses actes de bravoures sous le feu ennemi où il vit nombre de ses camarades mourir.

Quand Richard Ramirez avait 12 ans, son cousin Mike revint de la guerre. Il ramena du Vietnam un collier fait d'oreilles humaines tranchées ainsi que quelques têtes miniaturisées, il avait ramené également une série de polaroïds illustrant ses raids dans les villages Vietnamiens, des jeunes paysannes photographiées en train d'être forcées à faire des fellations sous la menace d'un Colt 45, se vantant de ses exploits sanglants (réels ou imaginaires) et d'avoir tuer 29 ennemies de ses mains, face à petit Richard, avide de ses récits.


Certaines photos montraient quant à elles ces mêmes jeunes filles, la tête tranchée et cela avait le don d’exciter le jeune Richard qui se masturbait souvent en y repensant, la vision de ces clichés induisait un fort potentiel érotique mêlé à la violence. 

Mike, devenait parfois très sombre le regard perdu dans le néant. Il était marié à une femme dotée d'un fort tempérament et avait deux enfants. L'ambiance du couple était parfois explosive et un jour, lors d'une énième dispute,il tira une balle dans la tête de sa femme, sous les yeux effarés de ses propres enfants et de Richard, présent à ce moment là.


Cette expérience allait transformer Richard Ramirez pour le reste de ses jours. Le traumatisme fut grand pour lui, mais avait entraîné une sorte de fascination.



A 20 ans, en perte totale de repère et drogué à la marijuana Ramirez quitta El Paso pour la Californie.

Entre le moment où il quitta sa ville natale, en 1980, et celui où il commença à tuer, en 1984, Ramirez fut arrêté pour des délits mineurs. Il passa son temps à boire dans les bars en parlant de Satan, et à fumer des joints.

SDF, il dormait parfois dehors, mangeait mal et était malpropre. Malgré le fait qu'il n’avait pas de travail, il cambriolait souvent les maisons pour voler l’électroménager et les bijoux, qu’il revendait pour s’acheter de la cocaïne.


La nuit du 28 juin 1984,Ramirez s'invita dans le petit appartement de Jennie Vincow, 79 ans, situé à Glassel Park.

Le climat de la ville de Los Angeles était suffocante. Le soir la température avait baissé et Jennie avait ouvert sa fenêtre pour laisser entrer un peu d’air frais.

Ramirez profita de cette ouverture pour s'introduire dans le logement de la vieille dame pour la violer, il la laissa presque décapitée, étendue dans son sang. Le corps de Jennie fut découvert par son fils, qui vivait tout prêt. Elle avait été égorgée et poignardée à plusieurs reprises.

Les policiers furent choqués par cette brutalité et voulurent rapidement trouver l’assassin, mais les indices ne les menèrent nulle part. Les enquêteurs ne songèrent pas immédiatement à un tueur en série.


Moins d’un an plus tard, Ramirez frappa à nouveau. Le 17 mars 1985, peu avant minuit, Maria Hernandez gara sa voiture dans le garage de son immeuble. Lorsqu’elle sortit de son véhicule, l’homme, qui attendait derrière un pilier, la visa avec son arme. Elle le supplia de ne pas tirer mais il ne l’écouta pas. Il lui tira dessus puis, pensant qu’elle était morte, l'enjamba pour entrer dans sa voiture. Maria avait eu beaucoup de chance, dans son malheur la balle avait ricoché sur les clés qu’elle tenait à la main, la blessant simplement aux doigts, quand elle repris ses esprits pour se précipiter vers son appartement, elle découvrit sa colocataire, Dayle Okazaki, 33 ans, dans une marre de sang. Le tueur l’avait abattue d’une balle dans la tête, à bout portant.

Maria, sous le choc, ne fut pas capable de donner une description très précise du tueur. Il était grand, très brun, maigre et "peut-être" Hispanique.


La même année Richard commit son troisième meurtre. En fait, il attendit à peine une heure. Ramirez croisa sur sa route une étudiante Taïwanaise, Tsai-Lian Yu, dans sa Chevrolet sur la North Alhambra Avenue, arrêtée à un feu. Avant qu’elle ait eu le temps de réagir, Richard ouvrit la porte, la saisit et la traîna sur le trottoir en l’insultant, puis lui tira une balle dans la tête.





Les policiers commencèrent à comprendre que ces meurtres étaient peut-être reliés entre eux. Des témoins expliquèrent que le tueur était grand, très brun, maigre et "peut-être" Hispanique. Une description qui correspondait malheureusement à des milliers d’hommes de Los Angeles.


Dix jours plus tard, le tueur frappa de nouveau. Il pénétra dans l’habitation d’un couple, Vincent et Maxine Zazzara. Le tueur abattit Vincent d’une balle dans la tête et tabassa Maxine au point de la défigurer. Il la poignarda au cou, au visage, au cœur, à l’abdomen et au pubis. Avec son couteau, il s’attaqua également à ses yeux, qu’il emporta avec lui...

Le lendemain matin, leur fils découvrit le massacre et appela la police. Les enquêteurs trouvèrent des traces de pas, dans la cuisine et sur le parterre de fleurs, indiquant par où le tueur était entré. Bien que ne possédant pas de preuves formelles, les policiers songèrent que le même homme avait assassiné Vincow, Okazaki, Yu et les Zazzara. Le tueur devenait de plus en plus audacieux et brutal. Des policiers investirent les quartiers où le tueur avait frappé, interrogeant les étrangers, arrêtant les promeneurs tard le soir et cherchant des témoins.





Le 14 mai 1984, le tueur entra dans la maison d’un autre couple, Harold et Jean Wu, 66 et 63 ans, par la fenêtre. Il tua Harold d'une balle en pleine tête, puis frappa Jean, qui était handicapée, au visage. Il lui ordonna de lui donner son argent mais elle assura qu’elle n’en avait pas. Il lui attacha les mains dans le dos et la coucha sur le corps de son époux plus mort que vif. Il saccagea la maison à la recherche d’argent mais il ne trouva rien. Il revint dans la chambre et viola brutalement Jean Wu. Souriant, moqueur, il lui laissant la vie sauve et s'en alla. Mme Wu, en état de choc, expliqua aux enquêteurs que le meurtrier était grand, maigre, très brun et Hispanique.

Le 30 mai 1984, le tueur pénétra dans l’habitation de Ruth Wilson, 41 ans. Tirée de son sommeil par la lumière d’une lampe-torche, elle aperçut le canon d'un pistolet. L’homme lui demanda où était son argent. Avant qu’elle ait pu répondre, l’intrus la saisit par sa robe de nuit et la conduisit jusqu’à la chambre de son fils de 12 ans. Utilisant le gamin terrifié comme moyen de pression, il ordonna à Ruth Wilson de lui donner des objets de valeur, il sembla satisfait par un collier en diamant. Il enferma le garçon dans le placard et ramena Ruth Wilson dans sa chambre, lui attacha les mains dans le dos, puis la viola et la sodomisa, tout en lui ordonnant de dire qu’elle aimait et adorait Satan... Puis il partit.

Lorsque la police l’interrogea, elle donna la description classique : grand, maigre, très brun et hispanique.


Des portraits robots du tueur furent établis grâce aux descriptions des victimes survivantes et à celles des témoins du meurtre de Tsai-Lian Yu.

Le suspect était hispanique, avait entre 25 et 30 ans et portait des cheveux noirs assez longs, gras et ébouriffés. Il était très maigre, avait une mauvaise peau, des lèvres minces et un menton carré. Selon Ruth Wilson, ses dents étaient pourries. Il était toujours habillé en noir.

Ramirez fit l'objet d'une traque sans précédent toutes les unités de police étaient sur le qui vive. L'odyssée sanglante et brutale de Richard Ramirez continuait.





L’agression du 1er juin 1984, le lendemain de celle de Ruth, ajouta une note démoniaque à tous ces meurtres. Malvia Keller, 83 ans, institutrice à la retraite, et sa sœur invalide Blanche Wolfe, 79 ans, furent férocement battues dans leur petite maison de Monrovia, près de l’une des autoroutes d’état de Los Angeles. Elles furent découvertes par leur jardinier le lendemain matin. Elles avaient été frappées avec un marteau. Blanche était mourante et perdait son sang par une blessure à la tête. Elle avait été violée. Malvia, avait succombé, les mains et les pieds attachés. Elle avait été écrasée par une lourde table que le tueur avait retournée sur elle. Le tueur avait dessiné un pentagramme inversé - symbole satanique - sur sa cuisse avec du rouge à lèvre. Un autre pentagramme était dessiné sur l’un des murs de la chambre de Blanche.

Ce symbole d’un culte satanique ne surprit pas le Shérif du comté, Sherman Block, qui suspectait depuis un moment que les crimes soient de cette origine. Une casquette de base-ball noire portant la griffe du groupe de rock AC/DC avait été trouvée non loin de Dayle Okazaki.


Ce groupe était connu à l’époque pour avoir créé des chansons aux paroles "tendancieuses"... Dans le journal "Los Angeles Times", on put lire : « Les autorités se concentrent sur l’album d’AC/DC "Highway to Hell" et notamment la chanson "Night Prowler" (le rôdeur de la nuit) qui dit : "Quel est ce bruit à ta fenêtre ? Quelle est cette ombre sur l’abat-jour ? Tu es étendue là nue comme un corps dans un tombeau, vie suspendue, alors que je me glisse dans ta chambre ».

Il s’avérerait par la suite que le tueur adorait cette chanson.


Durant les six semaines qui suivirent, la région de Los Angeles connut une autre série de crimes brutaux et la ville fut plongée dans la panique. Un fort climat de paranoïa se faisait sentir et de nombreux accident eurent lieu des pères de familles, pensant à un cambrioleur, qui tuaient par inadvertance leurs enfants ou leur femmes qui s'étaient relevés durant la nuit pour boire du lait dans le frigo. Le tueur n’exprimait aucune préférence culturelle, aucun âge, aucune couleur de peau, de sexe ou même une zone géographique : ses meurtres avaient eut lieu dans un périmètre de 60km autour du centre de Los Angeles. Il tuait parce que l’opportunité se présentait mais s'attaquait principalement aux maisons cossues des beaux quartiers aisés.


Les crimes de Ramirez continuèrent... Encore et encore, toujours plus violent, toujours plus barbare, en proie à une frénésie meurtrière de plus en plus soutenue.

Le 27 juin, Patty Higgins, 32 ans, fut assassinée chez elle, à Arcadia. Le tueur lui coupa la gorge. Le 2 juillet, ce fut Mary Louise Cannon, 75 ans, qui fut égorgée et battue chez elle. Quelques jours plus tard, Diedre Palmer, 16 ans, survécu à l’agression du tueur, qui la battit avec un tuyau en acier. Le 7 juillet, Joyce Lucille Nelson, 61 ans, fut battue à mort dans sa maison de Monterey Park. Le tueur la mutila. Le même soir, le tueur s’en prit également à Linda Fortuna, 63 ans, toujours à Monterey Park, qui fut agressée sexuellement et cambriolée mais que le tueur abandonna sans la tuer. Le 20 juillet, Maxson et Lela Kneiding, 66 et 64 ans, furent attaqués dans leur lit alors qu’ils dormaient, dans leur maison de Glendale. Le tueur leur tira dans la tête et les mutila, décapitant presque Maxson Kneiding.




Le même soir, le tueur s’en prit à la famille Assawahem, qui vivait à Sun Valley. Le mari, Chitat, 32 ans, fut abattu dans son lit, d’une balle dans la tête. Le tueur saisit son épouse, Sakima, 29 ans, la traîna hors du lit, la frappa, la viola et la força à lui faire une fellation. Le tueur l’obligea à affirmer qu’elle aimait et adorait Satan. Il l’attacha et alla dans la chambre de leur fils de 8 ans, qu’il frappa et viola. Il prit de l’argent liquide et s’en alla. Le 5 août, Christopher et Virginia Petersen, 38 et 27 ans, furent attaqués chez eux, à Northridge. Mais ils étaient forts tous les deux et le calibre de l’arme était petit. Le tueur tira dans le visage de Virginia, la défigurant, et dans la tête de Christopher. Celui-ci parvint pourtant à se lever et à se jeter sur le tueur. Affolé, celui-ci s’enfuit. Le couple survécut. Le 8 août, le tueur agressa un autre couple, Ahmed et Suu Kya Zia, 35 et 28 ans, chez eux, à Diamond Bar. Ahmed fut tué d’une balle dans la tête. Suu fut attachée, tabassée et violée mais elle survécut. Leur fils de 3 ans, Aamar, fut agressé lui-aussi.

Les journalistes avaient donné de nombreux surnoms au tueur : « l’intrus de la vallée », « le tueur qui entre chez les gens »... Le Los Angeles Herald-Examiner trouva le surnom qui allait lui rester et contribuer ainsi à sa sombre légende: le « Night Stalker » (le traqueur de la nuit).


Mi-août, le Sergent Salerno fit appel à des experts du FBI afin de dresser un profil psychologique du tueur et de restreindre les recherches. Les policiers investirent les lieux où ce genre de groupes se rassemblaient et interrogèrent les membres de ces communautés, ils découvrirent une empreinte de chaussure qui correspondait à celle que le tueur avait laissé sur plusieurs scène de crime, des Reebok taille 45, sur le sol d’une maison abandonnée servant de "temple" à un culte, à l’est de Los Angeles.





Les autorités distribuèrent des posters et des prospectus représentant le portrait-robot du tueur. Ces posters furent placardés dans toute la ville. Personne ne pouvait plus marcher à Los Angeles et ses alentours sans rencontrer ce visage. La police reçue des centaines d’appels concernant un voisin, un passant, un membre de la famille qui ressemblait au "Night Stalker". Les enquêteurs vérifièrent absolument tout. La population, d’un groupe d’individus terrorisés, se transforma en une communauté de chasseurs téméraires, une milice surnommée ''Guardian Angel''.


Face à tel dispositif, Richard Ramirez préféra partir.

Dans la nuit du 17 août 1985, le tueur assassina un couple d’origine chinoise, Peter et Alberta Pan, à San Francisco, à 550km au nord de Los Angeles. Il entra par la fenêtre, comme à son habitude, et trouva le couple endormi dans son lit. Il leur tira une balle dans la tête, puis fouilla la maison à la recherche d’argent et d’objets précieux. Avec du rouge à lèvres, il dessina des pentagrammes, des insultes et des messages ( "Jack le couteau" référence à une chanson de Judas Priest sur Jack l’éventreur et dont les paroles ne sont pas sans lien avec la peur que suscita l'américain sur la population de Los Angeles ) sur les murs.

Le lendemain, le fils du couple découvrit le carnage. Sa mère était encore en vie. Elle survécut mais resta invalide pour le restant de ses jours. La police réalisa que des traces de tennis Reebok étaient visibles, de la fenêtre à la chambre des Pan, mais aussi dans le salon saccagé.

Les policiers de San Francisco comprirent immédiatement que le "Night Stalker" de Los Angeles avait fui la "cité des anges" pour venir chez eux. Les balles retirées du corps de M. Pan correspondait également à celles utilisées pour les meurtres de Los Angeles.



Le matin du 31 août 1985, Ramirez descendit d’un bus à la gare centrale de Los Angeles. Il revenait de Phoenix, en Arizona, où il était allé acheter de la cocaïne juste après le meurtre de William Carns. Inconscient ou trop sur de lui, il était revenu dans la "cité des anges" avec l’intention de voler un autre véhicule et de recommencer à tuer. Il ne savait pas que la police connaissait l’identité du "Night Stalker" et que son nom et son visage faisaient la une de tous les journaux du pays. Il se dirigea vers le quartier hispanique, à l’est de Los Angeles. Vers 8h30, il entra dans une épicerie pour acheter une bouteille de whisky et remarqua un journal où figurait son visage en première page. Il paniqua et sortit en trombe du magasin. Mais les clients de l’épicerie l’avaient reconnu et ils commencèrent à crier pour prévenir les passants.



Ramirez se mit à courir dans le dédales de rues pour éviter de se faire prendre. C’était un jour férié et les résidents du quartier se promenaient en profitant du soleil. Ceux qui virent Ramirez tournèrent dans sa direction en le pointant du doigt et en hurlant. Des passants avertirent des policiers en patrouille, d’autres appelèrent directement le central. Les habitants avaient cerné le quartier bien avant la police.

Il tenta d’entrer de force dans une voiture conduite par une femme mais le passager, époux de la conductrice, le frappa violemment. Puis quatre hommes, Manuel De La Torre, Jose, Jaime et Julio Burgoin, se jetèrent sur lui.

Ramirez ne dut la vie sauve qu’aux policiers qui arrivèrent au même moment, car la foule était prête à le lyncher.

Enfin arrêté, Ramirez allait faire l'objet d'un procès rocambolesque aussi médiatique que spectaculaire.





Le pays tout entier et le procureur de l’état s’attendaient à ce que le procès du "Night Stalker" soit rapide et qu’il obtienne la peine de mort. Nombreuses étaient les preuves, tout comme les témoignages, et  jour après jour, des éléments supplémentaires s'ajoutaient sans cesse.

Le 4 septembre 1985, Ramirez assista à son audience préliminaire afin d’entendre les charges qui pesaient contre lui. La tête baissée, il écouta le juge l’accuser de cambriolage et de vol, du meurtre de Harold Wu, de viol, de sodomie et de copulation orale forcée sur la personne de Jean Wu, ce qui pouvait déjà lui valoir la peine de mort.


Alors que les autorités désiraient commencer le procès rapidement, elles durent faire face à un cirque juridique, un marathon qui allait durer 4 ans, coûter à l’état près de 2 million de dollars, impliquer 6 avocats de la défense et 3000 interviews de jurés !

Ramirez profita de ce temps perdu pour se faire réparer les dents, aux frais du contribuable Californien...

Le procès de Ramirez ne commença qu’en 1989, en raison des renvois, ajournements, manipulations et manœuvres légales des avocats de la famille de Ramirez et du comportement de Ramirez lui-même. La défense cherchait la moindre échappatoire, criait aux parti pris et aux préjugés, et les exposaient devant les médias...





Le procès de Richard Ramirez  le 29 janvier 1989. La salle était pleine de journalistes et les caméras de télévision avaient été autorisées à filmer certaines parties du procès. Au premier rang, du côté de l’accusation, se tenaient les victimes, les familles des victimes et les policiers qui avaient participé à l’enquête.

La famille Ramirez se tenait derrière lui, ainsi que plusieurs jeunes femmes inconscientes et fascinées par le personnage, un véritable "fan club". Ses avocats l’avaient habillé d’un costume classique et l’avaient fait coiffer. Il portait des lunettes noires et avait l'allure d'une rock star.






Il se retournait pour regarder ses "fans", des jeunes femmes littéralement hypnotisées qui passaient leurs journées au tribunal. Il leur faisait de petits signes et des sourires. Une fois, alors que l’accusation décrivait ses crimes, il mit ses index sur sa tête comme des cornes et entonna : « Mauvais... Mauvais... Mauvais... »




Le 20 septembre 1989, Richard Ramirez fut déclaré coupable de tous les crimes dont il était accusé, et condamné à mort.

Lorsque le juge Tyran lui demanda s’il avait quoi que ce soit à ajouter, Ramirez répondit :

« Vous ne me comprenez pas. Vous n'êtes pas censés me comprendre. Vous en êtes incapables. Je suis au-delà de votre expérience. Je suis par delà le bien et le mal. Je serai vengé. Lucifer demeure en chacun de nous. Je ne sais pas pourquoi je gâche mon souffle en paroles, mais qu'importe. En ce qui concerne ce qui a été dit sur ma vie, il y a eu des mensonges par le passé, et il y en aura d'autres dans le futur. Je ne crois pas au dogme moralisateur, hypocrite de cette soit-disant société civilisée. Je n'ai pas besoin de regarder plus loin que cette salle pour voir tous les menteurs, les haineux, les tueurs, les paranoïaques... ». « Vous me rendez malade, pauvres larves! Bande d'hypocrites. Les gouvernements tuent au nom de Dieu et de la patrie. Je n'ai pas besoin d'entendre les justifications de la société. Je les ai déjà toutes entendues... Légion de la nuit, engeance des ténèbres, ne répétez pas les erreurs du Traqueur, et ne montrez aucune pitié.»




En octobre 1996, Ramirez a épousé l’une de ses nombreuses "fans" avec qui il correspondait depuis 1987, Doreen Lioy, une éditrice. L'alliance était en platine car, selon les mots de Ramirez, « les satanistes ne portent pas d'or » Doreen Lioy considère que Ramirez est « gentil, charmant et attentionné », elle est persuadée qu’il est innocent et elle s’inquiète de savoir s’il est bien traité en prison.


Emprisonné dans le couloir de la mort du pénitencier de San Quentin, Il n’a pas été jugé pour les meurtres qu’il a commis à San Francisco et dans le Comté d’Orange. En effet, les autorités du Comté de Los Angeles qui avaient craint que de nouveaux procès soient très onéreux, repoussaient la date de l’exécution de Ramirez et ses avocats tentaient de trouver des éléments contradictoires.

Vers la fin du procès pour meurtre de Ramirez, ses avocats ont voulu mettre en place une défense efficace en plaçant son père à la barre pour susciter un peu de sympathie parmi les jurés afin qu'ils puissent éviter la peine de mort. Mais Ramirez a catégoriquement refusé. Lorsque ses avocats lui ont rappelé que le risque de le voir condamné à mort était très élevé, il a répondu: «Alors, laissez-les. Baise-les. Mourir ne me fait pas peur. Je serai en enfer avec Satan. Ça doit être un meilleur endroit que ça. Je préfère mourir que de vivre dans une cage. Putain cette merde, mec. » Il se mit alors à rire.





Richard Ramirez a marqué de manière incontestable la contre-culture Américaine et il est devenu une sorte d'icone sulfureuse. De nombreux ouvrages ont été écrits à son sujet, de nombreux films et chansons ont vu le jour. La série antologique American Horror Story l'as fait apparaitre une première fois dans sa saison Hotel lors du dernier épisode à travers les traits de Anthony Ruivivar.




Puis tout au long de la saison 1984 sous les traits du talentueux Zach Villa.







Depuis le début de son incarcération, Richard Ramirez a correspondu avec de nombreuses personnes, parfois des célébrités, de Zeeena LaVey ( la petite fille du père fondateur de l'église de Satan, Anton Szandor LaVey) à Eva O, la chanteuse du groupe gothique Christian Death.

Happy Late Halloween de Richard Ramirez à Eva O.





Au parloir, Richard Ramirez a reçu beaucoup de visite de centaines de jeunes filles de bonne famille qui lui devenaient des fans dévouées, allant jusqu'à se masturber devant lui au parloir. Son charisme et son magnétisme envoûtant servirent sa cause à de nombreuses reprises.

Richard Ramirez fut aussi un des premiers tueurs en série  à surfer sur la vague du murderabilia. Il prit conscience  très tôt que la vente de ses dessins pouvaient lui apporter une petite source de revenus pouvant lui permettre d'améliorer son quotidien. Ses dessins, primaires et simples, représentaient des diables, des démons inspirés par les pochettes de groupes de heavy metal. Il dessinait aussi le contour de ses mains sur des feuilles pour y dessiner au centre des pentagrammes. Parfois, aussi, il dessinait des corps déchiquetés, des yeux énucléés, des armes blanches...








Le leader du groupe de musique metal ''Korn'', Jonathan Davis possède de nombreux dessins de Richard Ramirez. Merle Allin, le frère de GG Allin désormais décédé et ancien chanteur controversé du groupe de punk ''Murder Junkie'', est lui aussi un grand collectionneur des oeuvres de Richard Ramirez. Gidget Gein, l'un des anciens fondateurs du groupe ''Marilyn Manson and the Spookie Kids'' décédé d'une overdose  le 8 octobre 2008 développa, de son vivant, une grande fascination pour Richard Ramirez et fut un collectionneur averti de ses créations.

Après quelques années passées à pouvoir tirer profits de ses dessins, il se vit interdire le droit de posséder des crayons de couleurs et il lui fut formellement interdit d'envoyer ses ''oeuvres'' à l'extérieur de la prison pour ses correspondants.






A 52 ans, Ramirez semblait s'être assagi, du moins en apparence.

Certes, il jouait encore de sa réputation mais n'évoquait plus ses crimes dans ses écrits ou dans ses correspondances avec des gens de l'extérieur. Courtois et avenant, ses lettres n'étaient plus teintées de provocations.

L'interdiction d'envoyer ses dessins à l'extérieur de la prison semblait avoir été levée. En revanche, il ne faisait plus d'oeuvre représentant des atrocités ou à connotation sataniste. Son inspiration se centrait essentiellement autour de pin-ups dessinées maladroitement et de personnages issus de la culture comics (marvel) Américaines.






Voici un extrait d'une de sesdernières lettres:

“Hey J, what’s up?,I’m beginning to feel that there is not too much time left on my clock. I’m not too saddened by that. You ask how I am going to approach death… With ease, I suppose. There isn’t much left for me here. I don’t think there ever was much of anything for me here. I’ve always awaited this moment. To most it’s just inevitable. To me, it’s exciting. It’s lovely. (Death).You asked me a few exchanges ago whether I really enjoyed what I did. Yes, I did. I enjoyed the power. I never enjoyed hurting kids. I did enjoy hurting women. I’ve never had much use for them. I love them, but no use for them. I let a child go once. Did you know that? I’m not this monster that people say I am. The monsters are the ones in the white house. The monsters are the citizens who sit back and let the corruption slide. Thanks J. I don’t even know what gender you are. I’m going to guess male… Now I’ll never know.”


( "Hé J, quoi de neuf? Je commence à sentir qu’il ne me reste plus beaucoup de temps. Je ne suis pas trop attristé par cela. Tu m'as demandez comment je vais approcher la mort… Avec facilité, je suppose. Il ne reste plus grand chose pour moi ici. Je ne pense pas qu’il y ait jamais eu grand-chose pour moi ici. J'ai toujours attendu ce moment. Pour la plupart, c’est inévitable. Pour moi, c’est excitant. C'est adorable. (Mort). Tu m'as demandé il y a quelques échanges si j'aimais vraiment ce que j'avais fais. Oui. J'ai apprécié le pouvoir. Je n'ai jamais aimé faire du mal aux enfants. J'aimais faire du mal aux femmes. Je ne les ai jamais beaucoup utilisés. Je les aime, mais je ne les utilise pas. J'ai laissé un enfant partir une fois. Le saviez-vous? Je ne suis pas ce monstre que les gens disent que je suis. Les monstres sont ceux de la maison blanche. Les monstres sont les citoyens qui s’assoient et laissent tomber la corruption. Merci J. Je ne sais même pas de quel genre vous êtes. Je suppose un homme… Maintenant, je ne le saurai jamais. " )


L'appel de Ramirez avait été rejeté en août 2006 et son exécution était désormais devenue une réalité. Ramirez, en sursis, s'était juré de mettre fin à ses jours au moment où l'heure serait venue pour lui de s'allonger sur la table à injection létale.

Ramirez est décédé de cause naturelle à l'age de 53 ans au "Marin General Hospital" de San Francisco dans la matinée du vendredi 07 Juin 2013.

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